dimanche 20 janvier 2013

Blockheads-This world is dead (2013)

I love Blockheads so much. one of my favourite grind band for twelve years now, since I discovered them (Blockheads's older than that, they started twenty years ago!). they really have the rage, immediacy and punkish feel of old school grind, and they managed to keep that while adding to it the power and punishing sound of modern grind. and they're not just good because they melt the best of both world, early and modern grind, they also do it with their own special style (an exemple among other possible, their singer Xav is as instantly recognisable as is Barney, and as good as well). they're not just good, no grind band is better than them. simple as that. they're about to release their first LP with Relapse records, called This world is dead. I'll just say it's a Blocheads record, which means that all I love in grind is in it. and that every grind lovers need to listen to it and to have it. and don't ever miss one of their gig if they go to a town near where you live (they're even better live than they are on record). Blockheads is grind, passion, heart and soul.

the Blockheads Relapse BC page

a place where you can stream This world is dead

their website


Xav who sings in Blockeads answered to my questions with the dedication and passion that are a trademark of Blockheads (the band!). thanks to him!
it's in french but I think I'll do a translation and post it also in english for the english readers.


-ça vous fait quel effet d'avoir plus de vingt ans d'activité? c'est très fort quand même pour un groupe de grind de maintenir ce niveau d'excellence tout ce temps là...
Effectivement, ça fait prendre conscience que le temps passe trop vite …
Tout a commencé par l’histoire de 4 jeunes ados autodidactes qui, au début des années 90, ont eu une révélation en écoutant « Scum ». Plein d’insouciance et d’immaturité, il nous a semblé une évidence de tenter l’aventure tête baissée avec les moyens du bord de l’époque. On n’a jamais fait ce groupe pour prétendre à quoi que ce soit, mais nous avons toujours privilégié un certain état d’esprit.
20 ans plus tard… Malgré quelques rides et changements de line-up, nos convictions sont les mêmes : continuer à vivre cette passion commune tellement enrichissante telle un exutoire qui nous ferait dire que nous sommes des « Grindcore-addicts ».

-vous décririez comment l'évolution de la scène grind depuis vos débuts jusqu'à maintenant?
Si on se replace dans le contexte de l’époque, sans la rencontre de Mick Harris, Nick Bullen et Justin Broadrick, les bases de ce qui allait devenir en 1986 le grindcore n’existerait peut-être pas.
Il ne faut pas oublier que ces derniers étaient des pionniers et disposaient de peu de moyens, autant technologiques que financiers.
C’est surtout musicalement que le style a évolué, notamment si tu écoutes le premier Brutal Truth ou les premiers Napalm Death avec les albums de Nasum.
Les années 90 auront marqué un tournant important dans l’évolution du style tant au niveau de la technique musicale que de la qualité des enregistrements. Mais au niveau de la mentalité, elle n’a pas changée.
Ce style musical est suffisamment ouvert pour continuer sans cesse à évoluer avec des passionnés de toutes les générations.

-votre précédent album, Shapes of misery c'était en 2006, depuis vous avez fait des tournées, un split avec Mumakil, un DVD, puis fait le petit nouveau This world is dead, c'est ça?
C’est vrai qu’on peut se demander, pourquoi une si longue période entre chaque nouvelle production ? La réponse est simple : nous n’avons jamais eu la prétention d’être professionnels et il n’a jamais été question que Blockheads nous fasse vivre un jour.
Nous consacrons quasiment tout notre temps libre à notre passion, en essayant de concilier au mieux nos jobs, nos vies personnelles et familiales avec le groupe. Nous avons toujours voulu privilégier la qualité plutôt que la quantité !
- Chronologiquement : C’est en 2005 que « Shapes Of Misery » a été enregistré par Stéphane Buriez au LB Lab pour sortir en 2006 sur Overcome Records suivi d’une tournée nommée « Blasting Tour » en compagnie de nos potes de Mumakil.
- En 2008, après la faillite d’Overcome, Bones Brigade avec qui nous avions déjà bossé nous a proposé de represser « Shapes of Misery » et nous a également proposé de sortir un split CD.
C’est de toute évidence que le split avec nos potes de Mumakil s’est imposé et a vu le jour en 2009.
- En 2010, pour fêter les 15 ans d’un groupe, nous nous sommes pleinement investis dans un projet vidéo DIY, qui a vu naître notre DVD « Grindcore Overdose » entièrement réalisé par nos soins avec l’aide de l’équipe de TDK Prod.
- En 2010, les premiers contacts avec Relapse et la sortie du split Blockheads / Mumakil en 7’’ep.
- En 2012, l’enregistrement de « This World Is Dead » à Genève avec notre pote Jéjé de Mumakil, et la signature chez Relapse à l’été 2012… La suite, c’est maintenant avec la sortie de l’album!

J'aimais beaucoup Shapes of misery mais je préfère encore This world is dead, je trouve qu'il sonne peut être plus spontané, moins metal et plus grind en quelque sorte, avec vraiment le côté urgent et frondeur du grind, tout en restant super bien construit et efficace. peut être la batterie est moins "à fond tout le temps" et laisse plus respirer et plus de groove. mais peut être je dis n'importe quoi... comment vous voyez ça de votre côté?
Nous voulions vraiment revenir au niveau du son à quelque chose de moins typé métal et effectivement plus grind. Contrairement à « Shapes Of Misery » qui tabasse du début à la fin et qui peut avoir une certaine linéarité, nous voulions également retrouver un certain groove que l’on pouvait trouver sur « Human Parade ».
Le Grindcore est un style qui, dans son urgence, repose énormément sur l’efficacité, c’est-à-dire pas seulement sur la rapidité d’exécution ou sur les plans en eux-mêmes, mais sur la façon dont tu vas les articuler pour atteindre l’impact maximum. On essaye de ne pas se contenter de refaire ce que l’on a déjà réalisé précédemment, pour proposer toujours mieux avec une certaine marque de fabrique… Ce qui nous demande pas mal de temps.

-vous vous étiez fixé quels objectifs en composant et enregistrant This world is dead, vous êtes allé juste au feeling ou vous aviez quelques idées de directions à suivre pour ce disque?
Nous ne sommes pas du genre calculateur. Tout se fait avec une certaine spontanéité et toutes les décisions au sein du groupe se font à 4. Le feeling de ce nouvel album reste le même depuis les débuts de Blockheads : fureur/ énergie / efficacité, chaque titre pris individuellement doit avoir un impact et en quelque sorte se suffire à lui-même. Et ce sont les titres pris séparément et assemblés sur l’album qui ont donné le résultat final.

-au niveau des paroles il y a des morceaux qui vous tiennent particulièrement à coeur?
En tant que citoyen, l’ensemble des thèmes abordés dans cet album nous tient à cœur. Nous parlons juste de notre monde, le tien et fatalement celui de tous, et il est difficile de le voir avec optimisme. Malheureusement, toutes ces absurdités qui font partie de notre quotidien ne peuvent pas nous laisser indifférents : crise financière, accroissement de la misère, renouveau religieux, exodes, réfugiés, guerres, politiques inefficaces…
Une bonne part de l’humanité souffre, crève dans une indifférence relativement générale, où chacun est trop occupé à sauver sa propre peau et cela ne fait que s’accentuer.
Ouvrons les yeux sur ce qui se passe dans le monde plutôt que de parler d’utopie !

-au niveau mixage / mastering, production c'est vous qui faites ou vous avez travaillé avec quelqu'un, comment ça s'est passé?
Depuis l’enregistrement du split avec Mumakil, notre choix était une évidence. Nous voulions vraiment retravailler avec Jérôme de Mumakil au Terrier à Genève. On connait Jéjé depuis l’époque de Nostromo et il comprend parfaitement notre feeling musical. Il a tout de suite pris très à cœur le projet pour envoyer du gros.
Contrairement à nos albums précédents, qui se sont enregistrés et mixés dans des temps assez courts, il est important de préciser que la gestation de cet album s’est fait sur pratiquement l’année 2011, en plusieurs étapes, et ce pour plusieurs raisons :
Dans notre organisation, pour des raisons d’obligations familiales, professionnelles et un imprévu dû à un souci de santé, nous n’avions pas prévu que nous ne pourrions pas être tous les quatre en même temps au studio. Il a fallu s’organiser en quatre sessions ; l’une pour la batterie et les guitares en juillet et l’autre en septembre pour la basse, les chants (lead & backing basse/batterie). Les deux dernières étapes ont été consacrées aux backings guitare et au compléments sur le lead, pour ensuite se terminer par le mix.
Bref, pas mal d’aller-retour qui nous ont permis d’avoir beaucoup plus de recul sur la galette. Pour l’étape mastering et toujours sous les conseils de Jérôme, nous avons confié le disque à Alan Douches du West West Side Studio à NY qui a bossé avec des groupes tels que High on Fire, Mastodon, Converge et qui nous a fait un super boulot.

c'est vous qui avez trouvé la photos bien terrible sur la pochette? un petit mot là dessus?
Rien ne doit être laissé à l’évidence dans la finalité d’un disque, et l’artwork est quand même la cerise sur le gâteau. De ce fait, le choix du visuel a été long. Nous avons fait pas mal de recherches, évincé plusieurs possibilités, pour finalement s’orienter vers une photo de presse. Cette photo hallucinante dans son fond et dans sa forme est l’œuvre d’Eduardo Verdugo (photographe de l’Agence France Presse) avec qui nous avons pris contact pour avoir l’autorisation d’exploitation. Selon nous, elle illustrait parfaitement le titre de notre album. Il s’agit bien d’un fait réel : en 1998 dans le nord du Pérou, une famille de Trujillo tels des survivants après de violentes inondations découvrent le cimetière de leur village entièrement dévasté par la boue. Tout nous semblait être dit avec cette photo qui n’est ni un montage ni un vieux cliché de la seconde guerre mondiale.

-le morceau qui clôture le disque, Trail of the death, est presque doom/sludge alors que tout le reste est quand même bien rapide, vous aviez envie d'essayer un truc différent?
Il est vrai qu’à la base nous sommes tous des grands amateurs de musique bien poisseuse aux sonorités Doom / Sludge.
« Trail Of The Dead » est un morceau que nous avons composé il y a un certain temps et que l’on a utilisé comme une sorte d’intro lors de nos concerts. Par son côté lourd et oppressant, il nous permettait de poser une réelle ambiance décalée et malsaine avant de lâcher la « furie » du Grindcore. Assez rapidement ce titre s’est imposé comme un réel morceau qui aurait sa place sur l’album. Terminer l’album par « Trail Of The Dead » est une sorte de conclusion, comme une marche funèbre. A tous ces éléments se rajoute le fait que les paroles sont très sombres dans leur évocation de la finalité de la race humaine.

-vous avez quelques morceaux préférés sur le disque, si oui pourquoi ceux là?
L’ensemble des morceaux choisis nous semblaient avoir leur place. Après, chacun d’entre-nous a forcément ses titres préférés, que ce soit à jouer ou à écouter.
Mais laissons cette question aux personnes qui écouteront le disque.

-vous savez déjà lesquels vous allez jouer live, ou alors vous allez tous les essayer?
Il est clair que nous ne sommes pas un groupe d’album ou de studio, mais un groupe pour qui la dimension live est primordiale. La nouvelle set-list est prête. Nous allons jouer les ¾ de l’album, mixé à d’anciens titres que l’on jouait déjà par le passé. Pour les dates à venir, nous sommes à fond dans les starting-blocks : du blast, de la sueur et une grande envie de retourner au charbon !

-d'ailleurs vous avez des infos sur la tournée prochaine, j'ai juste vus quelques dates annoncées pour l'instant, c'est en cours?
On est en train de bosser dessus, des dates vont se confirmer bientôt. On espère faire pas mal de concerts, mais hélas on sait qu’on ne pourra pas tout faire par manque de temps… Donc on va continuer à se faire plaisir, continuer comme on l’a toujours fait… c'est-à-dire jouer à chaque fois qu’on le pourra !
Pour les infos, tu pourras les trouver aux adresses suivantes :

-un petit mot sur votre signature chez Relapse? et est ce que vous avez été tenté de faire le truc de façon DIY, internet a facilité les choses de ce côté là non? c'est quoi qui a été déterminant dans votre choix?
C’était une volonté de notre part de proposer ce disque à Relapse. L’histoire est simple, pour nous ce label est lié à tout ce qui nous a fait aimer cette musique. Ca nous a semblé « le label idéal » au bout de tant d’années. On a voulu tenter notre chance et tout s’est décidé après écoute dans les dernières étapes du mix. C’est vraiment un grand plaisir de bosser avec eux. Nous avons toujours voulu faire progresser le groupe, et souvent nous nous sommes questionnés quant à la direction que nous voulions suivre. Le choix s’est fait aussi en fonction de nos disponibilités. Si tu veux avancer vraiment sans l’aide d’un label solide, c’est possible mais ça demande énormément de temps qu’aucun de nous quatre n’a aujourd’hui. Blockheads est parti de rien il y a 20 ans, et nous sommes toujours aussi motivés a faire perdurer le groupe malgré les nombreuses contraintes extérieures à l’aspect purement musical. Bosser maintenant avec Relapse est un bon aboutissement à tout ce que l’on a fait et c’est très motivant. Nos interlocuteurs sont cools et très réactifs. De notre côté, on continue de faire ce qu’on veut sans aucune règle ou consigne à suivre, ce qui nous convient bien dans la façon de nous autogérer.

-This world is dead est bien parti pour être mon disque de grind préféré de 2013, de votre côté de quels disques ou groupes vous attendez beaucoup pour l'année qui vient?
Merci beaucoup, mais parler de disque préféré de l’année alors qu’on est que fin janvier, c’est un peu prématuré non ? De notre côté, nous sommes tous les 4 très ouverts d’esprit, curieux et nous demandons qu’à découvrir pleins de groupes, quelque soit le style musical.

-à votre avis est ce qu'on peut voir le grind comme une réaction à la récupération marchande dont le punk a été largement victime? de façon plus générale qu'est ce que ça représente le grind pour vous?
Au milieu des années 70, les punks clamaient le « No Future » par rapport à la situation économique de l’époque. En 2013 notre réponse en tant que groupe de grindcore est de clamer « This World Is Dead ». Quel que soit l’espérance de vie de Blockheads, le Grindcore aura donné du sens à nos vies et nous aura permis de vivre une aventure humaine inoubiable entre potes.

-quels groupes français mériteraient d’être plus connus qu'ils ne le sont à votre avis?
Il y a évidemment Inhumate de Strasbourg, Trepan’Dead de Lille, Whoresnation de Besançon… Des gars qui en veulent et s’investissent à fond dans ce qu’ils font. Il y en a également pleins d’autres (Chiens, Xaros, Unsu, Ratbomb, The Washingtonians, etc…).
Il faut avouer qu’on appréhende un peu ce genre de questions car au final, 3 jours après avoir répondu, tu te dis « merde, j’ai pas pensé à eux… ni à eux… ».

-j'aurais encore des tas de trucs à demander mais peut être je vais en garder pour une prochaine fois...un petit mot pour conclure, un message à faire passer?
Un grand merci pour ton soutien et un énorme bravo aux personnes comme toi qui vivent la musique avec passion et qui assurent la promotion de l’Underground. Rendez-vous à tous les Grindfreaks de France et de Navarre sur nos prochaines dates pour venir partager du blast, de la sueur… et de la bière !
Longue vie à ton blog.







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